Il y a des passages de douane plus simples que les autres. Par exemple, le Chili est très tatillon dans ses contrôles, vérifiant tout à l’intérieur du véhicule, faisant jeter le moindre fruit ou légume, jusqu’à la petite peau de banane dans le fond de la poubelle. Pour passer en Uruguay, c’était une autre histoire. Nous avons été accueillis par des douaniers très souriants, et très… très lents. Ils se sont trompés sur la nationalité de Matoo (actuellement donc, chilienne) et sur le numéro de plaque d’immatriculation d’Amunche, mais c’est passé. Direction les longues routes bordées de palmiers !
L’Uruguay, entouré des géants que sont l’Argentine et le Brésil, est un petit pays de 3,2 millions d’habitants. La population se concentre plutôt sur sa côte, que nous avons décidé de longer. Le point culminant de ce plat pays, le Cerro Catedral, s’élève à 514m. Elle est loin la cordillère des Andes… Mais il nous a plutôt fait penser à la Suisse qu’à la Belgique, avec ses prix vraiment très élevés. C’est un pays tranquille et sûr, nous avons quasiment dormi tous les jours en bivouac sauvage, près des plages, avec pour seule compagnie, les oiseaux, les chevaux sauvages, et le son des vagues.
Notre premier arrêt à été la charmante ville de Colonia del Sacramento, encadrée du Rio de la Plata, si large qu’on le confond avec l’océan, qui est pourtant encore bien loin. Il est apaisant d’arpenter ses avenues calmes et colorées de mosaïques. Nous avons monté les 118 marches métalliques de son joli phare blanc, qui fonctionne à l’énergie solaire.
Puis la fraîcheur nous a rapidement menés jusqu’à Montevideo, la capitale, longée par d’interminables ramblas (21 km), où les habitants courent, flânent, partagent un mate. Nous avons été voir, façon tour bus avec Amunche, les principaux points d’intérêt de la ville, le teatro Solís, la plaza independencia, le Palacio Salvo au style baroque… Étonnés de trouver une ville vide un samedi après-midi, dans une capitale !
Comme nous ne ne restons jamais bien longtemps dans les grandes villes, nous sommes rapidement partis dans l’optique de débusquer un camping ouvert en cette basse saison. Après 5 ou 6 portes closes, nous avons trouvé le paraiso suizo (“paradis suisse”), un camping tenu par une communauté suisse, très présente dans la région. Suisse + Uruguay, c’était le camping le plus cher depuis le début du voyage. Qu’est ce qu’on ne ferait pas pour une douche !
C’est plus à l’Est que nous avons enfin retrouvé l’océan, après 4 mois ! Près de Punta Ballena, nous avons fait la rencontre de Mateo, à bord de son Kombi blanc. Il nous a simplement proposé de venir prendre le goûter et le mate avec son groupe d’amis, comme si nous nous connaissions depuis toujours. Quelques minutes plus tard, nous voilà amassés à sept dans le Kombi jaune d’Andres ! Une jolie après-midi improvisée, suivie d’une promenade sur la plage au coucher de soleil, avec Tatiana, Brenda, et la petite Luna.
A partir de là, le temps et la basse saison ne nous ont pas permis d’apprécier vraiment les petits villages de pêcheurs, entre la Paloma et la Punta del Diablo. Après notre arrêt au phare de Cabo Santa Maria, nous avons enchaîné les kilomètres sous un brouillard de plomb, du matin au soir. Les villages colorés de surfers aux restaurants de bord de plage sont désertés, les villas de luxe abandonnées, tout est vide, c’est l’hiver… Seulement, nous avons envie de soleil, alors nous en profitons pour avancer plus vite que prévu ! Si nos photos sont ensoleillées malgré tout, c’est que chaque bout de ciel bleu nous donne envie de sortir l’appareil.
Nous avons longé les 600 km de la côte uruguayenne durant une semaine, et passé rapidement la frontière avec le luxuriant Brésil. À bientôt !