Le mois de mai dans l’Etat de Santa Catarina sonne le début de la pêche au mulet, et de toutes les traditions qui l’entourent. À Bombinhas, nous avons fait la rencontre fin juin de Marcelo, qui nous a gentiment invités à venir visiter le rancho dans lequel il travaille pour nous parler de sa passion ;
Un rancho est un abris près de la plage, où attendent patiemment les pêcheurs. En face, des bateaux colorés, Barco Vó Nila, creusés historiquement dans un unique tronc d’arbre sont prêts à affronter les vagues. Perché sur la colline avoisinante, un complice armé d’un sifflet scrute l’horizon pour avertir les pêcheurs des ranchos si les bancs de mulets s’agitent dans l’océan, à grands sauts. Un coup de sifflet retentit, ils sont là ! Le calme apparent de la plage se rompt et l’agitation est à son comble, les pêcheurs de tous âges abandonnent leur mate et leurs jeux de carte, rejoignent les bateaux en courant. Ils les poussent à l’unisson aux quatre coins de la plage, et c’est à qui sera le premier à lancer les filets pour capturer le Graal mulet (tainha). A leur retour, le passant qui les aidera à tirer hors de l’eau les filets grouillants se verra offrir quelques poissons pour l’aide apportée. Le mois de juillet marque la fin de la pêche traditionnelle du mulet après un mois de fête, les surfeurs peuvent reprendre possession des lieux.
Le Brésil recèle de merveilles, et il en est une qui est peu connue, au large de l’État du Paraná. Il s’agit de la délicieuse Ilha do Mel, l’île de miel, grandement conseillée par les personnes que nous avons rencontrées dans la région. Certains aiment dire qu’elle tire son nom de la couleur de l’eau vue de la colline de son phare. D’autres affirment que sa forme fait penser à un pot de miel qui coule.
Sur ce paradis perdu, il n’y a pas voitures ni même véritablement de routes, seulement des chemins de sable où l’on marche les pieds nus. Nous avons laissé Amunche en vacances dans un parking pour partir arpenter l’île pendant 3 jours. Sur celle-ci, deux villes, Encantadas et Nova Brasilia. L’entrée des touristes sur l’île est limitée à 5000 personnes, et nous étions en basse saison les seuls sur le bateau pour la traversée.
Une fois à terre, on y entend seulement les oiseaux chanter, et les chuchotements des feuilles de palmiers dans le vent. Notre pousada (auberge) est nichée au cœur de la forêt, vraiment jolie. Durant une journée nous avons rejoint à pieds le village d’Encantadas, en passant par le joli Farol das Conchas (le phare des coquillages) perché sur la pointe du même nom. Puis les plages mènent à la Gruta das Encantadas (la grotte enchantée), dans laquelle il est possible d’entrer si la marée l’autorise. Après un restaurant les pieds (littéralement) dans l’eau, un pêcheur nous a proposé de nous rapprocher en bateau de notre pousada. C’était finalement une minuscule barque vitesse escargot / décibels avion de chasse, qui nous a bien fait rigoler. Il nous a déposés sur la plage déserte do Belo, pour notre premier bain ! Le lendemain, nous avons loué des vélos pour rejoindre la Fortaleza de Nossa Senhora dos Prazeres (le fort de Notre Dame des Plaisirs) en pédalant dans le sable. La forteresse a longtemps défendu l’île à coups de canons grâce à son emplacement stratégique. Si tu passes un jour dans le Paraná, l’île sucrée est une belle échappée !
Plus au Nord (État de São Paulo), l’accès à la ville de Peruíbe se fait par une route à pic recouverte de pavés, qui rendent le trajet tumultueux. Nous avons recroisé en pleine côte l’adorable Luciano, rencontré quelques jours plus tôt dans un camping. Il traverse courageusement le Brésil à vélo avec ses deux chiennes dans une cariole de 100kg ! A notre arrivée à Guaraú (quartier de Peruíbe), une compétition de surf se prépare… Nous avons assisté aux finales et à la remise des prix des champions, sous les percussions d’une batucada, en sirotant un peu trop de caïpirinhas. On est dans l’ambiance !
A quelques mètres au bout de la longue plage, la rivière Guaraú serpente puis plonge dans l’océan. Nous avons loué des kayaks pour remonter ses eaux vertes sur quelques kilomètres.
A boa vida !