Impossible d’oublier notre arrivée dans ce fabuleux pays ! Après le passage de la frontière de Chuy, la route 471 traverse des marais où barbotent d’innombrables capybaras et crocodiles, entourés d’oiseaux de toutes tailles. Le capybara, un mètre de long, 50 kg, un air indéniablement hautain, est le plus grand rongeur de monde. Le mâle est plus petit que la femelle. C’est un animal semi-aquatique et très bon nageur, qui aime se prélasser dans l’eau et la boue à la manière d’un hippopotame. On pourrait les regarder des heures, sous le regard inquiétant de leurs voisins les crocodiles…
En entrant au Brésil, nous changeons pour la première fois de langue, place au portugais, et aux leçons improvisées pendant les trajets. Et ce n’est pas une mince affaire… Malgré la proximité de nombreux pays quasiment tous hispanophones, nous sommes étonnés de ne rencontrer personne ne parlant espagnol ici.
Dans cette région, de nombreux voyageurs et locaux nous ont conseillé de dormir uniquement en camping ou en station-service et d’éviter le camping sauvage, pour notre sécurité. Nous longeons tranquillement la côte vers le Nord, goûtant petit à petit à la délicieuse gastronomie brésilienne. Notre plaisir quotidien est de nous arrêter sur la route le matin pour découvrir une nouvelle pâtisserie pour le petit déjeuner… à notre actif pour le moment pour les mets sucrés ;
Tu l’auras compris, beaucoup de sucre et de lait concentré, dont les brésiliens raffolent. Heureusement, les fruits sont très bons aussi ! Nous te parlerons bientôt des spécialités salées.
Pour digérer tout cela, quoi de mieux qu’une balade sur la plus longue plage du monde ? La praia do Cassin s’étire sur 250 km, les habitants viennent directement se garer sur la plage en 4×4 pour aller se baigner.
Le Brésil est un géant, représentant 15 fois la superficie de la France. Nous sommes parfois perdus tant il y a de choses magnifiques à voir, et nous ne savons pas où donner de la tête pour choisir notre trajet ! Au hasard de nos recherches s’est présenté à nous le canyon Fortaleza, qui est ouvert à la visite au cœur du très préservé parc national Serra Geral. Il s’agit du canyon le plus profond du Brésil (800 m), un grand ouvrage de la nature de plus de 5000 m de long. Le sentier du belvédère mène à la cascade Tigre Preto, où chutent les eaux du Rio Segredo.
Bien sûr, pour les locaux que nous rencontrons, leur région est toujours la plus belle (on connaît bien ça), et celle où il faut rester ! Nous avons fait la rencontre de Dudu, tenant un joli camping près de Torres, qui nous a bien conseillés dans nos visites. A 20 mn du chez lui plongent les falaises escarpées du Morro do Farol, battues par les vagues. L’endroit parfait pour observer le coucher de soleil puis le lever de la super lune du 14 juin.
Une ville nous faisait de l’œil depuis un moment : Florianópolis (Floripa pour les locaux), située en partie sur l’île de Santa Catarina, dont nous avons fait le tour en commençant par le Nord. Elle est connue pour ses plages prisées des surfeurs, ses eaux turquoises. De nombreux sentiers de randonnée sillonnent l’île pour notre plus grand bonheur. Au sud, près du Lagoa (lac) do Péri, qui fournit toute l’île en eau potable, nous avons traversé une magnifique forêt, à travers les lianes humides, sous les yeux ronds des ouistitis. La marche mène à une cascade bien fraîche, où les rayons du soleil traversent les fougères, les jeux d’ombres et de lumières sont splendides. La météo nous permet enfin de nous délasser le soir en t-shirt dans notre hamac, bonheur !
Toujours à Floripa, le sentier menant au Dólmen da Oração (dolmen de la prière) offre une belle vue sur la région, d’un côté sur le Lagoa da Conceição, de l’autre sur l’océan. Ce sont ces lieux mystiques qui donnent à Florianópolis son autre surnom, Ilha da Magia, l’île magique. Nombreuses sont les histoires de loups-garous, de sorcières et de guérisseurs…