On prend la route avec Amunche

De la ville au pays des lacs

En quittant Lampa, nous nous sommes directement dirigés vers le Sud du Chili.

Élément primordial pour commencer un road-trip ? L’essence. Sur notre route en direction de la station-service, nous sommes tombés en panne d’essence, les champions !

A l’arrêt sur une voie d’insertion d’autoroute… Nous avons pu découvrir le capital sympathie / curiosité de notre Kombi bleu, et une belle solidarité ! En tout cinq personnes nous ont aidés à pousser le fourgon, aller chercher l’essen(tielle)ce dans un bidon, puis redémarrer, et l’affaire était dans le sac en 30 minutes ! Ouf !

Les jours suivants ont été marqués par plusieurs petits couacs mécaniques, un passage chez le garagiste pour faire cesser le doux chant des amortisseurs du Kombi, et la recharge de notre batterie solaire. Après quelques péripéties, nous commençons à dompter ce vieil Amunche, et à ne pas trop nous alarmer à chaque nouveau bruit. Mais on est certains qu’il nous prépare encore beaucoup de surprises ! 

Nous avons roulé quelques jours sur la Ruta 5, qui est limitée à 120 km/h. Mais pour ne pas trop fatiguer notre compagnon de route, nous ne dépassons pas les 65 km/h. Et c’est tout à fait autorisé ici de rouler vitesse escargot sur l’autoroute !

 

 “Vamos despacio porque vamos lejos”

Nous avons atteint Villarrica, petite ville de la région de La Araucanía, dans la vallée centrale du Chili. Au bord d’un lac, elle est surveillée par le monumental volcan Villarrica. Le soir et les journées dégagées, lorsqu’on lève le nez, on peut apercevoir son chapeau enneigé. Mais cette région nous a réservé un accueil… breton ! Un crachin sans relâche. L’automne va bientôt débuter…

El parque de Huerquehue

Nous avons profité d’une belle accalmie, pour nous rendre très tôt au parc de Huerquehue. Son nom en Mapuche (langue du peuple indigène de la région) signifie « lieu des messagers ». La randonnée Los Lagos déroule sur une quinzaine de kilomètres. Dès les premiers pas, les sentiers offrent des panoramiques magnifiques au-dessus de grands lacs verts et bleus.
Les arbres sont immenses, et une espèce attire particulièrement l’attention : l’Araucaria. Pendant notre pique-nique face à la Laguna Toro, nous avons fait la rencontre d’Eva, avec qui nous avons poursuivi la randonnée. C’est grâce à ses bons conseils, que quelques jours plus tard, nous découvrions le sanctuaire El Cañi.

L’araucaria est l’arbre national du Chili, il peut atteindre plus de mille ans. Ces conifères ont des aiguilles en forme d’écailles triangulaires, et une écorce semblable à la peau d’un éléphant. Ils sont surnommés « le désespoir des singes », qui peuvent y monter, mais jamais en descendre… Il existe un mâle et une femelle, et leurs piñones sont dégustés par les habitants de la région.


El santuario El Cañi, « la visión que transforma »

Le mirador du sanctuaire El Cañi se mérite ! Après une longue ascension durant laquelle il est compliqué de regarder plus loin que ses chaussures, la végétation change dès les 1000m d’altitude, et les lacs cristallins bordés de bambous apportent un peu de fraîcheur. Des lichens blancs pendent comme de longues barbes aux branches des arbres millénaires.
Du haut du belvédère, une vue à 360° à couper le souffle permet d’admirer les quatre volcans de la région, qui ont tous décidé de se montrer, on est veinards !

Après plus de 22 km, autant te dire que l’on a très bien dormi le soir !

Las Termas Geometricas

Pour récupérer de nos courbatures et par une journée très humide, on ne pouvait pas mieux faire que de se rendre aux Termas Geometricas près de Coñaripe. Dans la région, nombreuses sont les sources issues de l’un des plus grands phénomènes géothermiques du monde.

Les guides préconisent un 4×4 pour s’y rendre, mais en prenant son temps et en se faisant doubler par des piétons médusés, nulle côte boueuse n’est infranchissable pour notre Amunche ! Et à cette vitesse, aucun détail du paysage ne peut nous échapper!

Au fond d’un canyon tapissé de fougères, c’est un labyrinthe de passerelles rouges qui serpente la vingtaine de bassins en ardoise. Les eaux jaillissent entre 6 à 45°C! Impossible de supporter plus d’une minute les deux extrêmes, même si Thomas a plongé dans les deux ! Nous avons barboté par 39°C plusieurs heures sous la pluie, avec la sensation en sortant d’être des pâtes trop cuites et bien détendues.

Notre périple se poursuit, sillonnant la route des sept lacs du Sur Chico (petit sud).