La costa verde

Le plus beau littoral qu’on n’ait jamais vu

S’il y a bien un endroit au Brésil que nous avons adoré, c’est la Costa Verde. Ses longues plages de sable fin, les dizaines de pains de sucre au large surmontés de palmiers, les larges feuilles des monsteras accrochées de partout et les odeurs humides, les vagues parfaites pour le surf… si le paradis existe, il ne doit pas être bien loin d’ici. Avec ces paysages et le climat très agréable, nous avons ralenti notre rythme pour nous arrêter plus longtemps dès qu’un endroit nous plaisait, et même s’il n’y avait a priori ”rien” à visiter.

Et nous ne nous ennuyons pas, une belle plage déserte, des coquillages, du soleil, et nous voilà partis pour une reproduction du château des ducs de Bretagne de Nantes. Alors, tu le reconnais ?

A Maranduba, nous avons été accueillis dans un petit camping familial au bord de l’eau, nous devions y rester 2 jours, mais y avons passé une semaine, après avoir rencontré Kevin et Lili, respectivement irlandais et brésilienne, Sônia, Antoninho, et la famille Viva la vida qui nous a fait un spectacle de flamenco au bord des flammes ! Pour se remettre de nos émotions, la cachoeira (cascade) Renata, très fraîche et claire, est parfaite.

Non loin de là, la randonnée des sept plages longe le littoral pour découvrir ces sept merveilles nichées dans la jungle, toutes plus “wow” les unes que les autres. Nous avons effectué le retour en bateau pour les observer côte mer, mais aussi parce que nous étions un peu fatigués par la chaleur. Le capitaine du bateau, très heureux de rencontrer des français et d’avoir bu beaucoup de bières avant de partir, a pris le temps de longuement nous parler de la côte… et nous n’avons pas compris grand chose !

Nous avons aussi fait la rencontre des moins sympathiques burrachudos, petits moucherons d’apparence inoffensifs, mais dont la piqûre est très, très désagréable et dure dans le temps… on en a tous les deux fait les frais !

Trindade est un hameau auquel on accède par une route étroite et pentue, qui porte encore les stigmates de récents lourds glissements de terrains, fréquents dans cette région humide… à l’arrivée, on devait même traverser une petite rivière avec Amunche. Celle-ci grossit avec la pluie, il est donc possible de ne plus pouvoir sortir de la ville. Malgré les trombes que nous avons essuyées avec Lili et Kevin, nous avons pu repartir 2 jours plus tard avec nos Kombis respectifs, sains et saufs ! Les vagues étaient monstrueuses avec la tempête, et le vent farceur, arrachait les chapeaux des touristes distraits.

Direction Paraty avec nos nouveaux copains ! Cette ville est un témoignage de l’architecture coloniale portugaise. Les rues, constituées de grosses pierres (où vivent des crabes noirs rigolos ayant une unique grosse pince), sont lavées par les grandes marées. Le petit centre ville historique sans voiture nous a parfois fait penser à Venise. Toutes les fenêtres et portes sont encadrées de jolies couleurs différentes. Au 17ème siècle, la ville s’est enrichie car elle était le port d’où partaient les navires transportant l’or vers Lisbonne. Mais quand la route de l’or a été détournée vers Rio de Janeiro, Paraty a sombré dans l’oubli, abandonnée par la population. Dans les années 1950 il n’y avait même plus de route pour y accéder. Nous avons adoré arpenter les ruelles de ce village si calme le jour, et grouillant de monde la nuit tombée. Les boutiques, de l’artisanat aux « pièges à touristes » sont très agréables à visiter.

Face à la vieille ville, le port déborde de dizaines de petits bateaux en bois de toutes les couleurs, au toit orné d’une multitude de coussins. On peut les louer à la journée pour partir observer la côte de Paraty vue de la mer. Nous avons passé 6h très paisibles avec le bateau juste pour nous deux, de plages cachées en criques à poissons, magique !

Le tout bien sûr en sirotant une caipirinha bien fraîche ! Ce cocktail à base de cachaça, de sucre blanc et de citron vert, est très populaire au Brésil. Sa traduction serait « péquenaud », en lien avec ses origines. La cachaça est un spiritueux issu de la fermentation et distillation du jus de canne à sucre mélangé à des céréales grillées. Elle est vieillie en tonneaux fabriqués à partir d’essences locales et il existerait plus de 5000 marques différentes au Brésil, une vraie institution ! Sur les routes, nous avons aussi croisé beaucoup de vendeurs de cachaça faite maison, dans de grandes bouteilles de soda.

A quelques minutes de Paraty, la fazenda bananal et son musée en plein cœur de la forêt Atlantique retracent la très lourde histoire de l’esclavage et du commerce triangulaire dans la région. Une visite vraiment intéressante et importante pour mieux comprendre le pays que nous visitons, et ne pas oublier les atrocités qui y ont eu lieu. C’est également un parc agroforestier sensibilisant à la protection des faunes et flores locales.

Malgré l’existence de ce genre d’endroits ayant une vraie conscience écologique et souhaitant changer les choses, nous avons été marqués au Brésil par la consommation abondante de plastiques (les verres, les pailles, les sacs presque imposés à la caisse des supermarchés, le pain emballé sous cellophane…). Il n’est pas rare non plus de voir des personnes jeter directement leurs déchets sur le sol, par la fenêtre de leur voiture, ou leurs mégots sur les plages… L’envers de ce décor de carte postale.