Deux semaines chez le mécano

Ou l’incroyable hôpital de Kombis de Leonardo

Qui a dit qu’aller chez le mécanicien pendant deux semaines était ennuyeux ?

Si c’est ton cas, c’est que tu n’as pas eu la chance de croiser les yeux rieurs de Don Leonardo, près de Puerto Montt.

Avant de partir arpenter les terrains sableux et rocailleux de la Carretera Austral, il était important d’effectuer une révision complète de notre cher Amunche. Et tout le monde est d’accord ; si tu as un problème avec ton Kombi au Sud du Chili, c’est chez Leo que ça se passe. Face à sa maison verte, un hôpital de Kombis et de Coccinelles, joli bouquet de toutes les couleurs, et Leo, travaillant sur l’un des véhicules.

« Le principe est simple, je répare le Kombi et vous pouvez m’aider, je vous loge, mais c’est vous qui faites à manger. »

Après des années de travail en tant qu’ingénieur dans l’agroalimentaire, il a tout laissé pour se consacrer uniquement à la réparation de ces vieux engins Volkswagen, étudiant longuement les manuels de son Kombi, Violeta.

Leo vit seul, mais ne l’est jamais vraiment, sa joie de vivre est un aimant et chaque personne qui entre chez lui est accueillie comme un frère, une cousine, un enfant.

À l’intérieur, la maison est un mélange d’outils, d’odeurs de cuisine et de traces d’une vie de famille avec quatre enfants. Les messages écrits directement sur les murs par les voyageurs de passage laissent imaginer les heures festives et les éclats de rire qui résonnent encore autour de la table en bois.

Très sollicité, le travail ne manque pas, et l’atelier n’est jamais vide. Après la commande des pièces à changer à Santiago, il ne restait plus qu’à user d’huile de coude tous ensemble pour réparer notre Amunche. Leo a l’habitude de transmettre ses connaissances en mécanique, et tout à coup, changer les homocinétiques, la barre de direction, les plaquettes, refaire l’électricité deviendrait presque un jeu d’enfant.

Ici, quelqu’un a dû trafiquer les horloges de la ville, car les journées défilent comme des heures, et les dîners partagés ensemble passent en un claquement de doigts. Bien sûr, autour d’un bon vin chilien. C’est peut-être parce que Leo a toujours une anecdote à raconter, une blague pour t’embêter, une personne à te présenter…

Après une douzaine de jours de vie tous ensemble que l’on a senti à nouveau le parfum du départ. Il nous mènera sur les traces de la magique île de Chiloé, et ses églises en bois.